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Souvenirs du temps du S.T.O

5 septembre 2009

Quand la faim ....

Revenait avec les autres copains de la cantine (laquelle se trouvait à 2 km de leur camp) et ils ont croisé un convoi de femmes emmenées par des soldats allemands. L’une d’elles est passé près de Roger et lui a dit : « j’ai faim » Elle paraissait très fatiguée. Roger lui a donné le morceau de margarine qui leur avait été donné pour leur repas du soir (3 ou 4 pommes de terre). Elle l’a mangé avec le papier en mettant sa main devant sa bouche pour ne pas être vue. De retour au camp et en discutant avec ses copains, il a compris que beaucoup d’entre eux avaient fait de même.

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5 septembre 2009

Le 23 avril 1945 ...

Vers le 23 avril 1945, ce fut leur dernier jour à l’usine. Le contremaître est venu et leur a serré la main en leur disant « gut zurück Frankreich »….

5 septembre 2009

Le temps libre

Le week-end, ils avaient le droit d’aller se promener à Munich et aux alentours, après avoir pris un billet de train (ils touchaient leur paie tous les 15 jours).Si certains d’entre eux ne quittaient pas le camp, Roger et quelques camarades allaient faire une partie de billard.

A Allach même, il y avait un café qu’ils avaient surnommé les 2 haches, elles figuraient sur le fronton de la maison et ils s’y retrouvaient, entre copains, pour aller boire une bière.
Au tout début le patron avait tendance à leur servir leur pression très fort, d’où beaucoup de mousse pour peu de bière mais ils ont pu rapidement lui faire comprendre qu’ils n’appréciaient pas et iraient voir ailleurs….

Dans ce café, un allemand, à la retraite, Mr. Richard, venait jouer du piano .

5 septembre 2009

Auf wiedersehen .... Christian

Un jeune ouvrier allemand, Christian, qui avait sympathisé avec Roger et auquel ce dernier enseignait des rudiments de français, lui parlait de sa femme et de ses enfants et disait à Roger qu’il voulait l’inviter chez lui pour qu’il fasse leur connaissance.

Un jour, à l’atelier, ils ont entendu un grand bruit…. Roger et quelques autres se sont précipités… la machine sur laquelle travaillait Christian était « explosée »… les pièces gisaient toutes à terre…

Il est venu à Roger, lui a serré la main et lui a dit « Auf wiedersehen »…. Les policiers sont venus le chercher et considéré comme terroriste –pour avoir détruit des pièces- a été fusillé pour l’exemple non loin de là…Roger a pleuré son copain…

5 septembre 2009

Pendant le travail

Travaillant sur une fraiseuse, le sol était fait d’un plancher surélevé, à la différence des autres ateliers où c’était une dalle de béton. Roger, de sa position « dominante » était le guetteur. Chaque soir, en effet, les policiers faisaient leur ronde. Dès que Roger les apercevait, il se mettait à chanter ou à siffloter, prévenant ainsi ses compagnons. Lorsqu’ils ont quitté l’usine, à la veille de la libération par les américains, un des policiers, que Roger avait surnommé « Vercingétorix », est venu à lui pour lui dire au revoir et en allemand lui a fait comprendre qu’il n’avait pas été dupe de son petit manège  et après avoir fait « chut !!!! s’est mis à chanter et à siffloter les airs de Roger….

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5 septembre 2009

La rencontre avec son vieux

Quand ils sont arrivés à l’usine il y avait un interprète avec un responsable allemand. On leur a demandé ce qu’ils faisaient en France. Dans le cas de Roger qui apprenait le métier de menuisier, il lui a été proposé de travailler sur une raboteuse pour le fer…. Tâches répétitives et sans grand intérêt. Il  l’a dit à plusieurs reprises à l’interprète qui venait les voir régulièrement.

Un jour il est venu et l’a emmené dans un autre atelier. On lui a dit : « Ces machines ce sont des fraiseuses. Vous allez regarder ce que fait cet ouvrier allemand. Vous avez deux heures. A midi, vous nous donnerez votre réponse, Si cela vous convient ce sera votre nouvelle affectation, sinon retour à la raboteuse et sans qu’il ne soit plus question d’un changement quelconque.
Et Roger a dit OK pour travailler sur les fraiseuses. Il utilisait l’une ou l’autre en fonction des pièces à exécuter.
Son chef était très correct mais d’abord très froid.
Au vestiaire, ce dernier prenait la peine de recoiffer, toujours très soigneusement, les quelques mèches éparpillées qu’il avait sur la tête. N’y tenant plus, un jour, Roger, âgé de 21 ans, alors que son chef allait ranger le peigne, est passé derrière lui et lui a ébouriffé les cheveux… L’allemand s’est retourné et a souri…. Leurs rapports s’en sont trouvés complètement changés.

Cet homme allait devenir « son vieux » comme Roger se plaisait à le surnommer. Il sera invité plusieurs fois chez lui.

5 septembre 2009

Le travail

5 jours sur sept mais ils ont eu des périodes où il fallait travailler quinze jours d’affilée, sans journées de repos et il est arrivé qu’ils doivent travailler trois semaines de suite (quand la demande en matériel l’exigeait)
Roger et certains de ses copains travaillaient dans des ateliers pour les pièces de camion, et certains pour les locomotives.

Ils avaient été sollicités par les ouvriers allemands pour faire la nuit (eux pouvant ainsi avoir un peu de vie de famille). Les français, avaient accepté en demandant en échange , que de temps en temps, on leur apporte du pain ou de la nourriture.

Le contremaître allemand, Mr Bauman(n), qui était leur chef leur avait dit que s’ils faisaient correctement leur travail, ils n’auraient jamais d’ennuis avec lui. De fait, Roger nous a dit que les relations étaient correctes, à la différence de certains ateliers où les Français étaient brimés, avaient toujours le chef sur le dos.

Au bout d’un certain temps, les allemands leur ont fourni des chaussures de sécurité, qu’ls ont eu le droit de garder –protection sur le lieu de travail certes mais aussi pour faire chaque jour le trajet camp – usine aller-retour-, surtout les mois d’hiver.

5 septembre 2009

Les repas

Les repas se composaient presque exclusivement de pommes de terre et de chou et quelquefois d’un petit morceau de viande. Le samedi et le dimanche soir ils n’étaient pas nourris à la cantine et devaient se débrouiller en achetant quelques légumes ou un peu de boudin (exceptionnellement) auprès du boucher du village.

Roger se souvient avoir eu 3 bons repas…. Pour les Noëls 42/43 et 44

5 septembre 2009

L'hygiène dans les baraquements

Une baraque « toilettes » pour un bâtiment de 10 chambres (20 français par chambre). Dans ce baraquement une fosse pleine d’eau, une planche couvrant la moitié de celle-ci et des poignées pour se tenir…
Les douches sont arrivées beaucoup plus tard et c’étaient des douches communes par 6.

Beaucoup plus tard, lorsque les allemands qui travaillaient dans la même usine que les prisonniers sont partis à la guerre, ils ont pu bénéficier d’un vestiaire et de douches plus confortables.

Où Roger se trouvait,  c’était des baraquements en bois, certains plus chanceux logeaient dans des bâtiments en dur.  Lorsqu’il y avait la désinfection pour les punaises et autres hôtes indésirables, tous les matelas étaient sortis et ils dormaient trois jours durant à la belle étoile. Roger avait un » coupe-chou » pour se raser et il l’a oublié dans le baraquement lors d’une désinfection…. Inutilisable …

5 septembre 2009

L'arrivée

3000 Français environ se sont trouvés ainsi « déportés ». Le jour de leur arrivée à Münich, on a fait descendre du train et fait mettre en rang tous ceux qui devaient aller travailler pour la Krauss-Maffei à Allach. Ils ont passé la première nuit dans les abris, couchés à même le sol.

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